Inflation en baisse, prix toujours plus hauts : pourquoi ?

19,Mai,2025 | Macroéconomie, Microéconomie | 0 commentaires

📉 Inflation en baisse ≠ baisse des prix ! Beaucoup confondent ralentissement de l’inflation et baisse effective des prix. Or, les prix peuvent continuer à grimper… simplement moins vite. Dans cette vidéo, on vous explique pourquoi les prix restent élevés malgré une inflation qui ralentit. Entre effet cliquet, hausse des marges, rigidité des prix et mémoire psychologique des anciens prix, découvrez les mécanismes économiques qui expliquent ce décalage entre les chiffres officiels et votre ressenti au quotidien.

Inflation en baisse, prix toujours plus hauts : pourquoi ?

Depuis plusieurs mois, les indicateurs économiques montrent un ralentissement de l’inflation en France et en Europe. Les gouvernements et certaines institutions s’en félicitent. Pourtant, dans la vie quotidienne, nombreux sont ceux qui continuent de ressentir une pression sur leur portefeuille. Le sentiment général est simple : les prix restent hauts. Alors, comment expliquer ce paradoxe entre inflation en baisse et prix toujours élevés ?

Comprendre l’inflation : une hausse, pas une baisse des prix

L’inflation désigne l’augmentation du niveau général des prix sur une période donnée, en général d’une année sur l’autre. Ainsi, lorsque l’on dit que l’inflation est de 5 %, cela signifie que les prix ont globalement augmenté de 5 % en un an.

Mais attention à une confusion fréquente : si l’inflation passe de 5 % à 2 %, cela ne veut pas dire que les prix baissent. Cela signifie simplement qu’ils continuent de monter, mais à un rythme plus lent. Un produit qui a augmenté de 10 % l’an dernier, puis de 2 % cette année, coûte toujours 12,2 % de plus qu’il y a deux ans. C’est ce qu’on appelle un ralentissement, pas une diminution.

Des prix qui montent vite… et qui redescendent rarement

Ce phénomène est accentué par ce que les économistes appellent l’effet cliquet : une fois qu’un prix a été augmenté, il redescend rarement. Cette rigidité s’explique par des coûts qui ont été intégrés dans les modèles économiques : hausses de salaires, charges fixes, nouveaux investissements… Autant d’éléments qui rendent le retour en arrière difficile.

Prenons l’exemple d’un artisan boulanger qui augmente le prix de sa baguette en raison d’une hausse du coût de la farine et de l’énergie. Même si ces coûts baissent ensuite, il ne reviendra pas forcément au prix initial. Les clients se sont habitués au nouveau prix, et l’entreprise a ajusté ses équilibres financiers.

Ce mécanisme concerne aussi d’autres postes de dépenses : loyers, assurances, abonnements… Des dépenses rigides, qui ne baissent pratiquement jamais.

L’inflation par les profits : des marges opportunistes

Autre facteur moins visible, mais tout aussi déterminant : l’inflation par les marges. Dans un contexte inflationniste, certaines entreprises profitent des hausses généralisées pour augmenter leurs prix au-delà de leurs propres hausses de coûts.

Plusieurs études, y compris celles de la Banque centrale européenne, ont mis en lumière ce phénomène. Les grandes enseignes, notamment dans l’agroalimentaire ou la distribution, ont parfois élargi leurs marges en profitant de la confusion générale autour des prix. Résultat : les consommateurs paient davantage, sans toujours pouvoir identifier si cette hausse est justifiée par des coûts ou simplement par une stratégie commerciale.

Le poids de la perception : une mémoire des anciens prix

Enfin, un facteur souvent négligé, mais puissant, vient renforcer ce sentiment d’injustice : notre mémoire des prix. Chacun garde en tête des repères : une baguette à moins d’un euro, un litre d’essence à 1,30 €, un paquet de pâtes à 0,80 €. Quand ces prix explosent et ne redescendent pas, l’impression d’une hausse continue persiste, même si les augmentations se stabilisent.

Ce biais cognitif amplifie la sensation que « tout est plus cher », même si l’inflation ralentit. Ce n’est pas seulement une affaire de chiffres : c’est aussi une affaire de ressenti économique.

Conclusion : une inflation ralentie, mais un pouvoir d’achat encore sous pression

En résumé, le fait que l’inflation ralentisse n’implique pas une amélioration immédiate du pouvoir d’achat. Les hausses précédentes restent inscrites dans les prix. L’effet cliquet, les stratégies commerciales de certaines entreprises, et notre perception psychologique alimentent un décalage entre les chiffres officiels et la réalité vécue.

Comprendre ces mécanismes est essentiel pour mieux décrypter l’actualité économique, mais aussi pour ajuster ses choix de consommation et ses arbitrages financiers. Car si l’inflation diminue, les prix élevés, eux, s’installent durablement.

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