Pourquoi les GAFAM licencient malgré des milliards de bénéfices ?

27,Mai,2025 | Microéconomie | 0 commentaires

🔍Apple, Google, Meta, Amazon, Microsoft… Les géants de la tech affichent des profits record, mais enchaînent les licenciements massifs. Pourquoi ces entreprises qui gagnent des milliards décident-elles de supprimer des milliers de postes ? S’agit-il d’une crise, d’une stratégie d’optimisation, ou d’un symptôme plus profond du capitalisme actuel ?

Pourquoi les GAFAM licencient malgré des milliards de bénéfices

Apple, Google, Amazon, Meta, Microsoft… Ces géants de la tech affichent des résultats financiers impressionnants, année après année. En 2023, Alphabet (Google) a engrangé près de 74 milliards de dollars de bénéfice net, Apple environ 97 milliards, et Meta plus de 39 milliards. Pourtant, depuis deux ans, les annonces de licenciements massifs se multiplient. Paradoxe apparent : comment expliquer que des entreprises aussi rentables suppriment des milliers de postes qualifiés ?

Une croissance post-Covid mal anticipée

Tout commence après la crise sanitaire. Entre 2020 et 2022, dans un contexte de digitalisation accélérée, les grandes entreprises technologiques recrutent massivement. Le télétravail, le e-commerce et l’explosion de la demande en services numériques donnent l’illusion d’une croissance durable. Des dizaines de milliers de nouveaux postes sont créés, souvent dans la précipitation.

Mais dès 2023, les effets de l’inflation et la remontée des taux d’intérêt changent la donne. Les marchés deviennent plus volatils, les investisseurs plus exigeants. Certaines prévisions de croissance s’effondrent. Les GAFAM commencent alors à réduire la voilure, avec des plans de restructuration successifs, même si les résultats financiers restent excellents.

Une logique économique : la productivité marginale

Derrière ces décisions se trouve une logique économique classique : celle de la productivité marginale décroissante. Chaque salarié supplémentaire, au-delà d’un certain seuil, contribue moins à la production globale. Embaucher en excès finit par dégrader l’efficacité organisationnelle. C’est ce que les GAFAM ont constaté : trop de couches hiérarchiques, des doublons, et une baisse d’agilité opérationnelle.

Par ailleurs, le développement de l’intelligence artificielle permet désormais d’automatiser un nombre croissant de tâches. Certaines fonctions support, marketing ou techniques sont devenues partiellement redondantes, ce qui facilite les arbitrages en période de rationalisation.

Une logique financière : satisfaire les marchés

Mais au-delà de la gestion interne, ces suppressions de postes s’expliquent aussi par une logique purement financière. Dans un monde dominé par les marchés, ce qui compte, ce n’est pas seulement la rentabilité, mais la rentabilité par action, le fameux EPS (Earnings Per Share).

En réduisant leurs effectifs, les entreprises diminuent leurs coûts. Si le bénéfice net augmente (ou reste stable) tandis que le nombre d’actions reste constant, l’EPS progresse. Or c’est cet indicateur que les analystes et investisseurs scrutent. Résultat : les annonces de licenciements sont souvent bien accueillies en Bourse, car elles signalent une gestion rigoureuse et orientée vers la maximisation de la valeur actionnariale.

Certains PDG eux-mêmes sont incités à adopter cette logique, puisqu’une partie significative de leur rémunération dépend du cours de l’action. Le court-termisme boursier remplace alors une vision plus longue de la croissance ou de l’investissement humain.

Une mutation du capitalisme

Ce phénomène soulève une question plus large : quelle est aujourd’hui la mission sociale de l’entreprise ? Jadis, fidélité, formation et stabilité étaient valorisées. Aujourd’hui, dans un capitalisme financiarisé, la priorité est donnée à la performance boursière, parfois au détriment de l’humain.

Les licenciements massifs dans la tech ne sont donc pas un accident ou un signe de crise. Ils sont le reflet d’une stratégie assumée, dans laquelle les logiques de rentabilité à court terme priment sur la valorisation du capital humain.

Une vidéo pour mieux comprendre

Dans cette vidéo, nous analysons les causes profondes de ce paradoxe : comment et pourquoi les GAFAM peuvent licencier alors qu’ils gagnent des milliards. En mobilisant des notions de productivité, de stratégie financière et de gouvernance, ce décryptage vous permettra de mieux comprendre une réalité déroutante mais révélatrice de notre époque.

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