Léon Walras : libéral ou socialiste?

21,Fév,2022 | Bio, Macroéconomie, Microéconomie | 0 commentaires

Léon Walras : libéral ou socialiste? Walras est avant tout le père de l’équilibre général, et l’un des fondateurs du marginalisme et du courant néoclassique en économie. Utilisant systématiquement l’instrument mathématique comme Cournot, le fondateur de l’école de Lausanne développe un modèle idéal d’économie concurrentielle incluant les biens et services mais aussi une théorie de la formation du capital, du crédit et de la monnaie. Mais Walras n’est pas qu’un théoricien de l’économie. Son but ultime est la justice sociale. C’est pourquoi il tente une synthèse entre libéralisme et socialisme pour créer une société juste et efficace.

Extraits :

…Aussi, pour bien comprendre la vie et l’œuvre de Léon Walras dans toutes ses dimensions, il nous faut nous attarder quelques instants sur le père. Auguste Walras, passionné d’économie,…

…L’enfance de Léon se déroule loin d’Evreux. A paris, de 1836 à 1839, à Lille jusqu’en 1940 et à Caen jusqu’en 1850. Il obtient un baccalauréat ès lettres au lycée de Douai en 1851. Il entame alors un cursus en mathématiques et obtient un baccalauréat ès sciences en 1853.

…Son père se désespère de ses échecs à répétitions d’autant qu’il doit subvenir à ses besoins et que Léon est le dernier fils qu’il lui reste. Son deuxième fils Henri est décédé en 1847 à l’âge de 11 ans et Louis, son plus jeune fils, meurt à son tour en 1858.

…« Mon père m’affirma avec énergie qu’il y avait deux grandes tâches à accomplir pour le 19ème siècle : achever de créer l’histoire et commencer à créer la science sociale. » Commencer à créer la science sociale était l’obsession d’Auguste. C’est surtout sur ce point qu’il allait insister lors de cette fameuse promenade tant et si bien que Léon Walras prend alors la décision de se consacrer entièrement à la continuation de l’œuvre de son père.

…Lambert-Bey lui fait alors observer que si la libre concurrence permet de déterminer les prix et les quantités échangées, personne n’avait encore démontré que ces quantités et ces prix étaient les meilleurs possibles. Il faudrait le prouver mathématiquement.

…A la suite de sa plaidoirie sur le rôle de l’impôt dans l’économie, Walras s’inscrit au concours lancé par le canton de Vaud sur la question fiscale mais ne reçoit que le quatrième prix, le premier étant remis à Joseph Proudhon, à son grand désarroi.

Ruchonnet, et Jules Ferry en France, l’encouragent tous deux à se présenter au concours qui doit désigner le détenteur de ladite chaire. Après hésitation, Walras finit par poser sa candidature et obtient le poste d’une courte majorité du jury chargé de l’attribuer. Il donnera sa 1ère conférence à la faculté de Lausanne le jour de son 36ème anniversaire.

Carl Menger en Autriche et William Stanley Jevons en Angleterre ont en effet publié des ouvrages en 1871 qui dénoncent le travail comme source de valeur des biens. Le temps presse. Il publie en 1874 la 1ère édition de son ouvrage majeur « Eléments d’économie politique pure ».

…Les idées révolutionnaires de Walras se trouvent dans son ouvrage « les éléments d’économie politique pure » qu’il a remanié à trois reprises. Il s’assigne comme objectif de faire de l’économie une véritable science. Il cherche à modéliser ce que serait un monde parfait, un monde idéal, charge au politique de rapprocher le monde réel de cet idéal.

…C’est pourquoi l’économie politique pure est aussi la théorie de la richesse sociale. » et il ajoute : « l’économie politique ne sera une science que le jour où elle s’astreindra à démontrer ce qu’elle s’est à peu près bornée jusqu’ici à affirmer gratuitement ».

…Il s’intéresse au problème de l’échange en général et formule la loi de l’offre et de la demande effectives ou loi d’établissement des prix d’équilibre comme il le précise. Il postule que l’agent économique est doté d’un comportement rationnel de recherche du maximum de satisfaction de ses besoins, c’est-à dire qu’il souhaite obtenir le maximum d’utilité. C’est la conception de l’homo œconomicus similaire à celle de John Stuart Mill que reprend Walras.

…L’une des conséquences étonnantes de la concurrence pure et parfaite est qu’à l’équilibre, le profit du producteur est nul. Ainsi, écrit-il « à l’état d’équilibre de la production, les entrepreneurs ne font ni bénéfice ni perte ».

…L’une des innovations de Walras est de raisonner non pas en équilibre partiel, c’est-à dire sur un marché en particulier mais en équilibre général, c’est-à dire sur tous les marchés. Pour lui, ce qui se passe sur un marché à des effets sur les autres.

…C’est seulement en 1956, que l’existence de l’équilibre Walrasien sera démontrée par Kenneth Arrow et Gerard Debreu, tous deux récipiendaires du prix Nobel d’économie.

…En Economie, l’œuvre de Walras passe pour celle d’un pur libéral consacrant la supériorité de l’économie de marché du point de vue de l’efficacité économique.  Mais ses idées en matière de fiscalité et de justice sociale donnent plutôt de lui l’image d’un « démocrate socialiste » comme il se qualifiait lui-même dans les éléments d’économie sociale publié en 1896.

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ne rien rater des dernières publications de NeoEconomicus!

Ne rien rater des dernières publications de NeoEconomicus!

Inscrivez-vous à notre mailing list pour être informé par email dès qu'un nouvel article est publié sur neoeconomicus.fr

Votre inscription est enregistrée! Vous serez notifié à chaque nouvelle publication sur notre site!

Ne rien rater des dernières publications de NeoEconomicus!

Inscrivez-vous à notre mailing list pour être informé par email dès qu'un nouvel article est publié sur neoeconomicus.fr

Ne rien rater des dernières publications de NeoEconomicus!

Votre inscription est enregistrée! Vous serez notifié à chaque nouvelle publication sur notre site!

Pin It on Pinterest

Share This