Arthur Cecil Pigou a laissé plusieurs traces dans l’histoire de la pensée économique mais les deux plus importantes sont la formalisation de l’économie du bien être et l’effet d’encaisses réelles communément appelé « effet Pigou ». Un temps surnommé « le maître de Cambridge », il fut quelque peu marginalisé après la sortie de la théorie générale de Keynes et les premières contestations suscitées par ses travaux sur l’économie du bien-être. Néanmoins, son oeuvre continue d’inspirer les économistes mais aussi les gouvernements. Ses travaux sont à l’origine du principe pollueur payeur et l’idée d’une taxe pour compenser les externalités, appelé taxe Pigou ou pigouvienne, est régulièrement proposée et débattue. Je vous propose donc dans cette vidéo d’en apprendre un peu plus sur la vie et l’oeuvre de ce grand économiste.
Extraits :
…Pigou publie en 1912 son 1er ouvrage sur ce qu’on appelle aujourd’hui l’économie du bien-être. « Wealth and Welfare » ou « Richesse et bien-être » en bon français, parait en 1912.
…L’analyse qu’il avait commencé dans « Richesse et bien être » est parachevée pour ainsi dire en 1920 avec la parution de son ouvrage « Economics of welfare », l’économie du bien-être. Pigou établit ainsi une nouvelle branche de l’analyse économique. Il commence par définir le bien-être économique comme la mesure dans laquelle les désirs économiques d’un individu sont satisfaits. Son étude se limite donc au bien-être qui peut être mis en rapport avec une mesure monétaire. Les autres facteurs qui définissent le bien-être général sont exclus du champ d’analyse car non mesurables selon lui.
…L’utilité marginale du revenu est décroissante pour Pigou ce qui signifie qu’elle diminue à mesure que le revenu augmente. Par conséquent, le gain en utilité d’un montant supplémentaire de revenu pour un homme pauvre est supérieur à la perte d’utilité de ce même montant pour un homme riche. Autrement dit, le transfert de ce montant de la poche du riche vers celle du pauvre engendrera un supplément de bien-être social car l’utilité perdue pour le riche est plus que compensée par celle gagnée par le pauvre.
…Pigou considère que le marché à lui tout seul ne permet pas toujours d’atteindre l’optimum de bien-être social au sens de Pareto car l’action des individus peut engendrer des effets externes non compensés.
…il préconise le prélèvement d’une taxe sur le responsable de l’effet négatif pour l’inciter à changer de comportement et pouvoir indemniser les victimes. C’est ce qu’on appelle désormais la taxe Pigou ou Pigouvienne.
…Le principe pollueur payeur adopté en 1972 par l’OCDE est directement dérivé de l’analyse de Pigou.
…Pigou est affectée par les critiques à son égard et à celui de son mentor Alfred Marshall que Keynes n’épargne pas non plus.
…l’essor rapide des idées keynésiennes allaient marginaliser Pigou et le mettre sur la défensive. En riposte à la théorie générale, il publie en 1949 le « voile de la monnaie » dans lequel il expose l’effet dit d’encaisses réelles ou effet Pigou.
…la baisse des prix entraine un effet de richesse qui pousse les agents à consommer davantage ce qui relance production et emploi. Cet effet n’est cependant réel qu’à la condition que la baisse des prix ne concerne que les biens et services et non les actifs détenus par les agents.
…Que dire de sa vie privée si ce n’est qu’il est resté célibataire sa vie durant et n’a donc pas eu d’enfants. Les horreurs de la guerre, lui qui était pacifiste, l’ont rendu moins convivial et plus solitaire au fil du temps.
Voir aussi : Ronald Coase
Voir aussi : Frank Knight
0 commentaires