Extraits :

…On sait que la famille Ricardo a vécu un temps en Espagne ou peut-être bien au Portugal avant d’émigrer en Hollande à la fin du 15^ème siècle afin d’échapper aux persécutions dont étaient victimes les juifs.

…Il se convertit également au christianisme en embrassant l’unitarisme, doctrine théologique qui considère que Dieu est un seul et même esprit et non une trinité. Son père l’a renié et sa mère ne lui a semble-t-il plus jamais adressé la parole après cet épisode.

…Bien lui en avait pris, puisqu’à la défaite de Napoléon à Waterloo, les titres qu’il avaient amassés ont vu leur valeur décuplait et Ricardo a pu amasser une véritable fortune en les revendant. Il décide alors de prendre sa retraite et…

…Il découvre l’économie tout à fait par hasard en 1799. Alors qu’il se trouve en vacances à Bath, une ville balnéaire du sud-ouest de l’Angleterre, il tombe sur un exemplaire de la Richesse des Nations d’Adam Smith en furetant dans une librairie.

…Au cours de l’été, le cours de l’or avait fortement augmenté et la livre avait perdu de sa valeur ce qui n’était pas arrivé depuis quelques années. Dans son article et ceux qui suivront jusqu’en 1811, Ricardo explique ce phénomène par la théorie quantitative de la monnaie et se range du côté des bullionistes.

…Les premiers articles de Ricardo en 1809 et 1810 ont permis d’asseoir sa réputation en tant qu’économiste et d’attirer l’attention de quelques grands noms de l’économie politique tels que James Mill et Thomas Malthus avec lesquels Ricardo deviendra ami.

…Les deux économistes ne sont jamais entendus sur la question de l’origine de la valeur des biens. Pour Jean baptiste Say, cette valeur provenait de l’utilité du bien tandis que pour Ricardo elle résultait de la quantité de travail ayant servi à le fabriquer.

…les principaux concepts économiques de Ricardo sont développés dans ce qui est reconnu comme étant son chef d’œuvre d’analyse économique publié en 1817 sous le titre « Des principes de l’économie politique et de l’impôt ».

…Lorsqu’un bien est fabriqué par le travail direct et du capital, il est toujours fabriqué par le travail car le capital a aussi été fabriqué par le travail. Un bien est donc toujours fabriqué par le travail, qu’il soit direct ou indirect à travers le capital. Cette théorie de la valeur travail, même approfondie par Ricardo pose plusieurs difficultés.

…Marx reprendra largement l’analyse de Ricardo sur la valeur-travail en y apportant quelques raffinements supplémentaires.

…Si l’on retient aujourd’hui, le nom de Ricardo c’est surtout pour sa théorie des avantages comparatifs censée justifiée la supériorité du libre-échange sur le protectionnisme.

…Toutefois, Ricardo ne dit pas comment cet excédent de production se partagera entre le Portugal et l’Angleterre. C’est John Stuart Mill qui, en 1848, répondra à cette question.

…Ricardo s’attaque également à la question de la répartition des revenus ; plus exactement de la répartition entre la rente foncière, le salaire et le profit et d’en tirer des conclusions sur l’évolution de l’économie à long terme.

…Et avec la loi des rendements décroissants que l’on vient d’édicter, la rente ne peut que s’accroître.

…Par conséquent, avec la hausse du coût du travail, les capitalistes voient leur taux de rémunération, le taux de profit, diminuait progressivement. Cette baisse tendancielle du taux de profit conduit inéluctablement à un état stationnaire de l’économie, selon Ricardo.

…Avec la remise en question des plans de relance par le déficit budgétaire, à partir des années 1970, le nom de Ricardo est toutefois réapparu grâce aux travaux de l’économiste américain Robert Barro qui ont donné lieu au théorème d’équivalence ricardienne appelé également théorème de Ricardo-Barro.

…Ricardo a eu un grand succès de son vivant et ce jusque vers la fin du 19^ème siècle au point que Keynes écrira en 1936 : « Ricardo a conquis l’Angleterre aussi complètement que la Sainte Inquisition a conquis l’Espagne ».

Voir aussi : Joseph Schumpeter