Joseph Schumpeter : la destruction créatrice (Bio)

15,Nov,2021 | Bio, Macroéconomie, Microéconomie | 0 commentaires

Joseph Schumpeter : la destruction créatrice. Capitalisme, socialisme, démocratie est son ouvrage le plus célèbre dans lequel est exposé le concept de destruction créatrice, expression formulée pour la première fois par Werner Sombart. Economiste hétérodoxe, il introduit l’entrepreneur innovateur dans un schéma d’analyse dynamique pour expliquer les cycles économiques. A l’issue de son chef d’œuvre, il prédit la fin du capitalisme comme Marx mais pour d’autres raisons. Ministre banquier et économiste, Schumpeter a eu une vie très riche mais malheureusement ponctuée d’un drame dont il ne se relèvera jamais vraiment et qui le conduira à sa plus grande réalisation intellectuelle. Je vous invite dans cette vidéo à parcourir la vie et l’œuvre de ce grand économiste.

Extraits :

Joseph Aloïs Schumpeter est né en 1883 à Triesch (trest) en république Tchèque, qui à l’époque était partie intégrante de l’empire austro-hongrois. Son année de naissance coïncide avec celle de John Maynard Keynes. C’est aussi l’année du décès de Karl Marx.

…En 1907, alors qu’il est en Angleterre, il épouse Gladys Ricarde Seaver, une aristocrate Anglaise de douze ans son aînée. Leur union ne durera pas très longtemps mais le divorce ne sera pas officialisé. Schumpeter quitte alors l’Angleterre pour le Caire où il s’installe en tant qu’avocat. Il publie en 1908 sous le titre « la nature et le contenu de l’économie théorique » un livre dont l’objectif était de combler le fossé entre les grandes écoles de pensée économique de l’époque, notamment entre l’école historique allemande et l’école autrichienne.

…En 1919, Schumpeter est appelé comme ministre des Finances d’un gouvernement de coalition regroupant des sociaux-démocrates, des sociaux-chrétiens et des socialistes révolutionnaires alors que l’Empire austro-hongrois vacille.

…Le moteur de l’économie capitaliste, nous dit Schumpeter, c’est l’entrepreneur. Et Schumpeter de s’attacher à définir ce qu’il entend par entrepreneur. Tout d’abord, l’entrepreneur ce n’est ni un propriétaire ni un gestionnaire d’entreprise. L’entrepreneur n’a pas nécessairement le capital pour financer la mise en œuvre de nouvelles idées et n’est donc pas nécessairement celui qui prend les risques financiers, selon Schumpeter.

…il indique que l’invention est la création ou la découverte d’un nouveau produit ou procédé tandis que l’innovation est l’introduction et l’adoption réussies d’un nouveau produit ou procédé sur le marché.

…Cette perpétuelle quête d’innovations de la part des entrepreneurs a aussi pour conséquence de rendre obsolète les anciens produits et procédés de production. Elle est à la fois créatrice de nouvelles entreprises et destructrice d’anciennes. Les premières chassant les secondes, en quelque sorte. Schumpeter qualifie ce processus de Destruction Créatrice

…Schumpeter distingue 5 types d’innovation à l’origine de cette destruction créatrice : Il peut s’agir de l’arrivée d’un nouveau produit, d’une nouvelle méthode de production, de l’ouverture de nouveaux marchés, de l’utilisation de nouvelles matières premières ou d’une nouvelle organisation ou méthode de travail.

…En conséquence, pour Schumpeter, un marché mono ou oligopolistique peut être aussi efficace qu’un marché de concurrence pure et parfaite si le marché reste suffisamment ouvert pour que la menace de nouveaux entrants pousse les grandes entreprises en place à toujours innover.

…Pour Schumpeter, tous ces cycles sont principalement dus à une seule et même cause endogène : l’innovation.  Il identifie 4 phases dans un cycle : la prospérité, la récession, la dépression et la reprise.

…La phase descendante du cycle commence et ne se terminera que lorsque de nouvelles innovations permettront d’enclencher une reprise. Les phénomènes monétaires et financiers qui accompagnent la phase descendante du cycle sont des épiphénomènes pour Schumpeter. La cause originelle des cycles provient de l’économie réelle, c’est l’innovation…

…Sa vision de l’action de l’Etat dans une Démocratie est plutôt négative et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, Schumpeter ne croit pas que les politiciens agissent dans le sens de ce qu’on appelle l’intérêt général ou le bien commun.

…L’école des Choix publics, dont le représentant le plus éminent est le prix Nobel James Buchanan, expliquera plus tard que le manque d’intérêt et l’ignorance du citoyen même très éduqué résultent du fait que celui-ci n’est pas en mesure de peser sur les choix électoraux et, par conséquent, n’est pas incité à s’informer outre mesure, préférant consacrer son temps précieux à des activités qui lui donnent plus de satisfaction.

…Alors comment peut-il arriver à la conclusion que le socialisme finira par supplanter le capitalisme ? L’entrepreneur-innovateur au sens Schumpétérien, qui est le moteur du capitalisme, va en fait peu à peu disparaître, remplacé par une nouvelle classe d’intellectuels, de bureaucrates et de technocrates qui vont prendre les commandes d’une économie de plus en plus administrée.

Voir aussi : David Ricardo

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